Page:Sarcey - La route du bonheur, 1909.djvu/400

Cette page a été validée par deux contributeurs.
384
l’enfant.

de conclusion, depuis, toujours, Johann avait été sage ! Et vous concevez, ma cousine, qu’il y a là de quoi réjouir le cœur d’une mère. Qu’est-ce qu’une oreille ébréchée, un pauvre petit cœur racorni par la terreur, devant les beautés de la Règle ?


Et ne croyez pas, ma cousine, que le travail seul soit discipline : le plaisir ne l’est pas moins ; quand les Allemands s’amusent, il semble qu’il y ait toujours, en quelque coin invisible, un gendarme prêt à surgir pour rappeler tout le monde à l’ordre.

Ce fut avec stupeur que, par le plus grand des hasards, dans une paisible brasserie de Stuttgart, je considérai, durant une soirée entière, une réunion d’étudiants. Ces jeunes gens, évidemment, se rassemblaient pour se divertir. Ah ! si vous les aviez vus, ma cousine ! Avec beaucoup de cérémonie, ils rejoignaient leurs tables respectives et s’abordaient avec des grands coups de casquette : les casquettes bleues ne frayaient pas avec les rouges ni avec les blanches.

— Voilà, me dis-je, des garçons ordonnés et bien polis.

Ils gardaient leur couvre-chef sur la tête, il est vrai ; mais c’était afin d’avoir le plaisir de