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l’enfant.

romarin, le lis, la rose et le jasmin » ; les Faucheurs et les Faneuses, leur faux qui siffle clair ; les Moissonneurs, et les Glaneuses, et les Batteurs de blé, chantent la bonne terre féconde, et les Armaillis dévalent de la montagne pour faire retentir tous les échos d’alentour du

Liauba ! Liauba ! por aria !


de leur célèbre ranz des vaches.

Et, ce qu’il y a de plus curieux, c’est que ce ne sont point des vulgaires choristes qui interprètent ces chants de la nature, mais de véritables bûcherons, d’authentiques moissonneurs, d’indiscutables armaillis, et, par cela même, la fête est touchante et revêt un caractère émouvant de poésie. Ces humbles figurants sentent mieux la noblesse du travail après qu’ils l’ont chanté en strophes mélodieuses :

Travail fécond, ô travail de la Terre !
Nous célébrons ton salutaire effort.

Et le concours désintéressé qu’ils prêtent à la solennité leur en laisse un souvenir plus doux et plus fier, tout à la fois. Ils payent eux-mêmes leur costume du fruit de leurs économies, et le conservent précieusement parmi les reliques de famille.

Il semble que cette Fête des Vignerons soit liée dans leur esprit, au sol, à la patrie, à tout ce