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l’enfant.

rent une toilette décolletée pour faire honneur à leur époux ; chez nous, nous n’y mettons pas tant de façons : un visage aimable, une pointe de gaieté, un œil de poudre, et voilà nos cérémonies prêtes. Les maris anglais tiennent, avant tout, à un décorum, où leur respectability trouve son compte ; les nôtres s’accommodent d’un peu plus d’abandon et d’intimité.

Vous sentez bien, n’est-ce pas ? cousine, que l’éducation anglaise et la nôtre n’expriment point les mêmes sentiments, ne sont point puisées aux mêmes sources.

Les Anglais soignent surtout l’ « armature », comme dirait M. Paul Hervieu ; nous avons la faiblesse de nous occuper davantage du cœur.

Ils sont, certes, plus blindés et, partant, plus forts que nous ; mais je crois que nos familles ont meilleure grâce et voilà toute la différence.