Page:Sarcey - La route du bonheur, 1909.djvu/38

Cette page a été validée par deux contributeurs.
22
la jeune fille.

qui ne pouvait se résoudre à l’immobilité, entreprit sur les vitres une marche rythmée sur le chant de la locomotive, et que l’on eut notée à peu près ainsi :


Pendant un temps qui me parut interminable, il fallut subir l’énervant exercice, et, tandis que les doigts s’escrimaient bêtement et répétaient à satiété leur



les vers de Victor Hugo me remontaient à la mémoire :

Il fit le doigt de la femme,
Chef-d’œuvre auguste et charmant,
Ce doigt fait pour toucher l’âme,
Et montrer le firmament.

— Quelle âme, pensais-je, retiendront jamais ces doigts agités de la danse de Saint-Guy, qui trépident sans cause et ne se posent jamais ? Quels chagrins sauront-ils apaiser, quelles peines sauront-ils endormir, quelles caresses donneront-