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V

Le Rire

Ma chère cousine. Les savants sont vraiment des gens terribles : d’une simple chiquenaude, ils précipitent à terre les plus agréables de nos illusions.

C’est ainsi qu’ouvrant, par hasard, l’autre jour, une revue où collaborent quelques médecins, je fus attirée par un article dont le titre me séduisit. Cela s’appelait : le Fou Rire.

Vous savez combien j’aime le Rire dans toutes ses manifestations, même tumultueuses et un peu folles. Il me semble qu’il peut compter comme un des meilleurs bienfaits du destin, et je me figure que le rire est, à nos âmes, ce que le soleil est à la nature, c’est-à-dire l’épanouissement joyeux et subit de toutes les facultés que notre raison tient en bride.

Les enfants rient d’un cœur exquis, justement