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un pèlerinage à domrémy.

ses angoisses, ils ont adoré sa foi… C’est le pays de Jehanne la Pucelle qui, tout entier, chante à ses oreilles un hymne de liesse, de joie et de ferveur. Car, de ce village humble, mélancolique, petit à faire pitié, un jour, dans les temps anciens, une lumière éclata, qui illumina le monde et apprit d’âge en âge, à travers les siècles, aux enfants éblouis, que l’héroïsme ne meurt jamais sur la terre de France.

Ah ! qu’il est joli, cousine, le culte de Jeanne, l’héroïne, sensée et bonne, qui aima son pays jusque sur la croix de son bûcher et le délivra par un miracle d’amour… Et comme ces plaines graves et recueillies sont remplies de son immortel souvenir.

Je ne me lassais point d’emplir mon regard du spectacle de ces pauvres chemins poudreux qui savaient une si belle histoire, et, dans ma main, une menotte, tendrement pressée contre la mienne, disait tout bas, dans un langage muet :

— Moi aussi, je comprends ! Moi aussi, j’aimerai mon beau pays de France ! Moi aussi, je suis content de connaître Son village.