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IV

Un Pèlerinage à Domrémy


Ma chère cousine. Je veux vous entretenir, aujourd’hui, d’un doux pèlerinage que nous fîmes avant que de retrouver Paris et dont notre cœur fut remué étrangement…

Je ne sais si vous éprouvez autant que moi l’émotion des lieux et des choses ; mais je n’ai jamais franchi le seuil d’une demeure historique ni contemplé le moindre objet qu’une main illustre frôla jadis, sans ressentir je ne sais quel trouble pieux. Il semble que les pauvres matières mortes exhalent des mystères, laissent flotter des pensées et des parfums, et gardent l’empreinte invisible de l’âme qui les rendit sacrées.

Il serait impossible d’exprimer avec des mots les souvenirs profonds, les sentiments intimes