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l’enfant.

tempérament lymphatique, de l’air, de la gaieté, de la joie, des amis… En provoquant l’expansion de l’enfant, on lui eût insufflé l’énergie qui lui manquait et l’empêchait d’aimer le travail. La mère n’entendit pas de cette oreille-là. Elle dit :

— Mon fils est doué pour la musique ; je vais le mener écouter des opéras qui lui formeront l’oreille et le goût.

Et le pauvre martyr, à huit ans, subit la Walkyrie, le Tannhaüser, Sigurd et d’autres nombreux chefs-d’œuvre.

Elle dit, ensuite :

— Il a des dispositions pour les arts…

Et elle le traîna au Musée du Louvre et dans tous les musées remarquables, le houspillant dans les moments où il se permettait de bâiller ou de traîner ses bottines sur le parquet.

Elle dit encore :

— Il adore la lecture.

El, d’une voix de crécelle, elle lui imposa la torture des Vies de Plutarque et des tragédies de Corneille.

Or, il arriva que l’ « homme supérieur » fut également dégoûté de la musique, des arts, de la littérature et du travail. Il avait éprouvé le contact de choses trop fortes pour son cerveau, trop loin de son imagination ardente et faible