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l’enfant.

René, éclatant tout d’un coup comme une bombe. — Si, je sais que tu m’embêtes ! là !

Guy, assez bon enfant. — Allons, voyons, mon vieux, te fâche pas ; on va causer d’autre chose. René, radouci. — J’ veux bien.

Nouveau long silence.

Guy. — Crois-tu qu’on retrouvera l’assassin ?

René. — Quel assassin ?

Guy, horripilé de tant d’ignorance, — L’assassin de Rémy, donc ! Ah çà ! qu’est-ce que tu lis ?

René, candide. — Je lis les Aventures de Martin Tromp, le Robinson Suisse, les Enfants du Capitaine Grant, mais pas l’assassin de Rémy.

Guy, haussant les épaules. — Est-ce que je te parle de Martin Tromp ? J’ te demande quel journal tu lis ? Est-ce le Matin, le Figaro, le Gaulois, la Libre Parole, le Journal, l’Écho de Paris ?

René. — Je lis le Journal de la Jeunesse.

Guy. — C’est pas un journal sérieux, voyons ! Moi, je lis le Matin, parce qu’il y a des faits-divers épatants, et des histoires, mon cher, des histoires d’apache à faire mourir de rire.

René. — Maman, justement, me défend de les lire.

Guy. — Moi, Truc me permet, parce qu’il dit que, pendant ce temps-là, je lui fiche la