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XIX

Où mène l’imagination sans Jugement


Ma chère cousine, je ne sais rien de plus mélancolique, de plus troublant aussi, que le spectacle d’êtres privés de leur bon sens ; les mots qui sortent de leur bouche semblent raisonnables, leur voix est douce, leurs gestes simples, leur regard affectueux, et, cependant, ils sont privés de cette lumière de l’âme qui est la raison ; ils ne voient pas les choses comme la vie les présente ; ils ne donnent pas aux événements la valeur qu’ils ont dans l’ordre général ; ils les interprètent dans le sens d’une crainte particulière, d’une préoccupation unique : leur tête roule des chimères ; leur imagination s’égare en délires ; leur pensée n’est que chaos ; ils sont fous !

« La folie, expliquent MM. les docteurs, est