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la femme est-elle un « individu » ?

âme ; nous nous devons tout l’un à l’autre.

Si la nécessité s’en fait sentir, la femme peut prendre une part du fardeau conjugal en exerçant un métier ; mais elle n’a pas besoin de se livrer à un travail classifié pour donner un sens à sa vie.

Quoi qu’en disent les « Intellectuelles » en général, et le docteur Madeleine Pelletier en particulier, on n’a pas encore trouvé un meilleur emploi du génie de la femme que dans les deux « épisodes » qui jettent sur sa destinée un divin rayonnement : le mariage ; la maternité.

Ailleurs, elle peut avoir du talent, récolter des succès, jouir de tous les plaisirs que donnent la vanité, l’orgueil et l’égoïsme satisfaits ; elle ne goûtera le bonheur, le grand bonheur fécond qui illumine toute une existence, que dans l’amour. Il est, pour notre sexe, la cause de souffrances et d’épreuves qui le rendent plus précieux ; et cela est puéril — surtout de la part d’un médecin — de mettre sur un plan égal l’épisode de la maternité et de la paternité. Nous ne ressemblons en rien, pour notre plus grande peine et notre plus grande joie, aux hommes, et la libération intellectuelle dont parle Mme Madeleine Pelletier ne fera jamais, heureusement, que nous soyons affranchies de