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la femme.

n’arrive pas à le concevoir. Il me semble que non seulement elle n’a pas à chercher sa raison d’être en dehors des siens, mais que tous ses efforts doivent tendre à rehausser la gloire du mari, parce que cela est encore la meilleure moitié de son prestige, et celle qui rejaillira le plus sûrement sur « leurs » enfants.

Et c’est pour mieux atteindre ce but charmant que je veux la femme d’aujourd’hui instruite, cultivée, artiste même, compréhensive, délicate et surtout très bonne, d’une bonté généreuse et féconde en dévouement. Elle a cessé d’être le bébé gentil avec lequel les maris s’amusaient comme d’une poupée, et dont ils se lassaient sans y attacher d’autre importance ; elle occupe sa vraie place au foyer depuis qu’elle est devenue la compagne intime des heures de travail comme des heures de joie.

Et cette conquête-là du féminisme est l’honneur de notre jeune siècle, car ce n’est plus seulement l’homme qui met son empreinte sur la femme qu’il épouse ; parfois, à son tour, l’amie découvre des richesses cachées au fond de ce cœur qu’elle fait sien ; leur communion n’en est que plus étroite, et tous deux peuvent, tour à tour, échanger des confidences douces et profondes.

— J’ai reçu ta pensée, je t’ai donné mon