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la femme.

cette fois je ne plaisante pas — est une femme de haute valeur.

A-t-elle un mari ? A-t-elle des enfants ? J’ignore… Il se peut qu’elle soit mère et épouse parfaite ; et, d’ailleurs, dans le cas présent, le détail est sans intérêt. Ce qui importe, c’est l’orientation que les « Intellectuelles » (ce genre de spécialistes se dénomment ainsi) entendent donner à nos filles. Elles leur apprennent cette monstruosité hideuse : c’est qu’une femme est un « individu » devant se complaire dans le culte de soi, et regarder avec indifférence ou mépris ces « épisodes » dénués d’intérêt qu’on nomme mari et enfants.

Une pareille conception du rôle si beau de la femme me froisse par tout ce qu’elle enlève de poésie à notre sexe.

Non, la femme n’est pas un « individu », elle est mieux que cela : elle est l’amie, la merveilleuse amie qui recueille, en ses mains délicates et tendres, le bonheur des hommes, l’âme fragile des petits enfants. Son rôle est de répandre l’amour, de tout donner d’elle afin que, jusque dans le cœur de son mari, de ses fils et de ses filles, elle retrouve sa pensée et l’écho de toutes ses tendresses.

Une femme peut, par un louable effort de sa volonté, devenir auteur, romancier, écrivain,