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la femme.

toujours, nous avons besoin de réchauffer notre cœur, notre intelligence et le meilleur de nos facultés à cette flamme divine qui est la foi.

L’amitié, l’amour (les amours terrestres et sacrées), l’harmonie, la conscience et le bonheur sont des biens précieux, cachés en nous, que les poètes, beaucoup plus que les philosophes, nous aident à découvrir. Et c’est pourquoi, devant mon lac ensoleillé devant un décor de paradis, tel qu’il les rêve, j’ouvris le livre de mon ami Jean Lahor.

Et j aperçus ce titre : Pessimisme Héroïque.

Ah ! cousine, ces deux mots accouplés écorchèrent mes oreilles !

Hé quoi ! le Pessimisme, cet affreux sentiment qui consiste à être découragé avant la lutte ; à souffrir dans le bonheur ; qui nie l’effort, l’affection, l’amour, et jette sur la Destinée le mécontentement du doute, la sécheresse égoïste d’un cœur inquiet, le Pessimisme pourrait être héroïque ?

Je ne le crois pas, cousine ; et même, si mon ignorance de la philosophie m’abusait et qu’on tentât de me le prouver, je préférerais encore mon erreur, et, de toutes les forces de ma volonté, j’y resterais attachée.

Un proverbe indien dit : « La goutte d’eau la plus petite, unie à l’océan, ne sèche plus. »