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XIV

L’Esprit de Tolérance


Ma chère cousine, je ne vous cacherai pas qu’en cet esprit vraiment divin, j’aperçois un rayonnement sans lequel les rapports que nous échangeons avec nos semblables seraient arides à la manière d’une terre privée à jamais des clartés du soleil ; je ne conçois guère la vie civilisée autrement qu’adoucie, réchauffée par cette aménité indulgente que nous appelons tolérance, et qui n’est qu’une des formes de la bonté, mais une bonté discrète, silencieuse, ne s’immisçant dans la conscience d’autrui qu’avec pudeur, et dans un grand sentiment de respect et de justice.

J’admire toujours l’intrépidité avec laquelle chacun se croit en possession de la vérité et prétend l’imposer au reste du monde, sans souci