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XII

L’Art de tenir un Salon


Je ne vous apprendrai rien en disant que le dix-huitième siècle, pour lequel j’ai une prédilection particulière, fut l’époque où l’on sut le mieux causer et recevoir. Les grandes dames, comme Mmes du Deffand, de Tencin, la duchesse du Maine, la maréchale de Luxembourg, et même de simples bourgeoises, comme Mme Geoffrin, déployèrent, pour retenir leurs hôtes, des trésors d’esprit et de sensibilité ; elles savaient relever d’un trait une conversation mourante ; elles écrivaient les plus jolis billets du monde, avec des fautes d’orthographe souvent, mais d’un tour exquis ; elles goûtaient le plaisir de la lecture ; en un mot, elles travaillaient à être séduisantes, et l’étaient à un point inimaginable.