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la femme.

très malheureux, il souffre de l’abandon dans lequel la « société » laisse sa compagne, transplantée en pleine Afrique ; il s’en veut de n’avoir pas prévu ce désastre et ne se console pas de la trahison inconsciente dont il est coupable vis-à-vis d’elle.

Cette histoire — « invraisemblable », mais vraie — se passe de commentaires, cousine, et vous me dispenserez de vous présenter, à son sujet, l’ombre d’une réflexion, certaine que vous les ferez toutes. Je vous prie seulement de récapituler ce qu’elle comporte de bonheur perdu.

Suzanne, malgré son heureuse nature, apercevra l’exil exotique sous un angle défavorable ; son mari, déçu, n’aimera plus — quoi qu’il fasse pour s’en défendre — de la même passion nos belles colonies ni le morceau de terre qu’il y cultive.

Et tout cela parce qu’il plaît à de mauvaises Françaises de chasser de leur société une femme qui leur eût apporté de la joie, de la vie, de l’esprit, de la jeunesse, de l’intelligence !