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la femme.

ment d’émotion dans tous les salons de la contrée. Convenait-il d’y admettre la nouvelle venue, ou fallait-il marquer à M. le gérant, par une froideur certaine, qu’on ne pouvait étendre à sa femme les bontés dont on l’avait jusqu’alors comblé.

La question fut agitée passionnément ; quelques créatures sensées et bonnes de la Haute (il s’en trouve partout) assurèrent que la jeune femme étant d’excellente famille, d’éducation parfaite on pourrait peut-être…, qui sait…, enfin…

— C’est impossible ! prononça sèchement la baronne de K… Si nous accueillons dans nos maisons les personnes de cette condition, c’en est fini de la société. Que M. X…, devienne propriétaire, et nous ne lui tiendrons pas rigueur !

Ainsi parla la pimbêche titrée qui, dans la colonie, jouait le rôle d’oracle.

— Mais, reprit une bonne âme, dont la raison s’entêtait, puisque nous considérions M. X… presque en ami, pourquoi blesser gratuitement la femme bien élevée qu’il nous amène, et qui ne comprendra pas en quoi elle a démérité ?

— C’est pourtant facile à saisir, riposta, avec une implacable sottise, la baronne qui là-bas, tient le haut du pavé. Un homme ne tire pas