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VII

Les Deux Bontés


Ma chère cousine. Un des personnages d’une comédie de M. Alfred Capus s’écrie quelque part avec feu :

— Il ne suffit pas d’être honnête, il faut être bon !

Et le public, saisissant cette affirmation au passage, éclate en applaudissements : cela prouve que la bonté est une vertu aimable et aimée, à laquelle on se plaît à rendre hommage, et, pour ma part, j’en suis ravie… Mais ne trouvez-vous pas, cousine, que, sous le couvert de ce nom doux et profond, on abrite un tas de petits sentiments légers, fugitifs, incolores et vagues, qui n’ont avec elle qu’un rapport lointain ?… Les gens ont souvent des attendrissements passagers, des paroles obligeantes, des phrases