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la femme.

sexe ; elles lui enlèvent la spontanéité et la fraîcheur qui lui sont propres, et, surtout, cet oubli de soi qui est sa véritable supériorité.

Les hommes, quelles que soient leurs perfections. d’instinct, sont égoïstes ; les femmes, par un penchant de leur nature, abandonnent leur cœur sans effort, elles savent aimer : la générosité, la chaleur de leurs sentiments, arment mieux leur philosophie que de savantes théories.

On parle souvent, dans les salons où l’on cause : doctrines, écoles, systèmes ; et l’on oublie, beaucoup trop, la pratique de ces merveilles, cette pratique toute bonne, toute simple, à portée de la main, qui demande seulement un peu de bon sens, de réflexion, et rend la vie aimable.

Il n’est point de femme, si bornée qu’elle soit, qui ne soit en état de se tailler une philosophie sans prétention, d’un usage facile et commode : elle n’a pas besoin de soulever des idées comme un monde ni expliquer les chaos de l’âme, pour sentir fortement une ou deux vérités et y accommoder sa vie, et c’est le point, essentiel.

« La conscience, a dit Pascal, est le meilleur livre que nous ayons… »