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philosophie de femme.

mènes intellectuels et psychiques de l’être, sur les manifestations de la pensée et les origines de la matière, sur les magnificences surhomme, je ne puis me tenir d’impatience et j’ai envie de leur dire :

— Laissez donc toute cette métaphysique aux hommes : elle leur convient bien mieux qu’à nous, il y a trop d’idées générales dans leur affaire, trop de mots aussi : nous y perdrions le « sentiment » qui fait notre force et nous donne des ailes…

J’ai toujours remarqué, cousine, que les dames philosophes, habiles à résoudre les problèmes ardus du matérialisme et du spiritualisme, conduisent assez mal leur barque, et, parfois même, montrent une humeur acariâtre très peu digne de leur grande expérience des choses de l’âme. La contemplation psychologique de leur « Moi » les empêche souvent d’apercevoir d’autres êtres ayant un « Moi » digne de pitié ou de tendresse, et d’y prendre intérêt. Et l’amour avec lequel elles se regardent agir et penser les conduit à une sorte de glorification de leur chétive personne, bien ridicule, si l’on considère le peu, le rien, que représente un « Moi » féminin épars dans l’univers.

Et c’est pourquoi les études philosophiques, à ce qu’il me semble, n’embellissent point notre