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les quatre k de l’« idéal » allemand.

sont les desserts que nous aimons le mieux. C’est peut-être pour toutes ces choses qui nous séparent, Gretchen, que vous pensez souvent beaucoup de mal de nous, alors que nous ne le méritons pas ; vous nous prenez pour des créatures frivoles, alors que nous avons seulement la pudeur des vertus qu’on honore, chez vous, à grand renfort de K.

Nous aimons passionnément nos enfants ; mais nous nous glorifions moins de nos maternités — et c’est peut-être là un tort. Mais, tandis que vous vous contentez d’être mères et bonnes ménagères, nous tâchons d’être et de rester femmes. À l’occasion, nous savons être un peu coquettes, nous cultivons notre intelligence, non pour devenir pédantes, mais pour être en état de mieux comprendre celui qui partage notre vie et que nous avons choisi ; et notre ambition est d’être adorée trois fois, puisque nous voulons l’être comme femme, comme mère, comme amie. Nous n’y parvenons pas toutes, hélas ! car le rêve serait trop beau ; mais c’est ainsi que nous comprenons la femme idéale. Et si j’osais, ma chère Gretchen, j’écrirais à Sa Majesté Augusta pour la prier humblement d’ajouter, au tableau sur lequel se modèlent ses fidèles sujettes, un K. — celui qui vous rendrait tout à fait charmantes.