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la femme.

les progrès réalisés, que la blanchisseuse, désormais, viendrait le mercredi, que la leçon d’écriture de la jeune Simone serait donnée à sept heures trois quarts du matin, tout de suite après le bain du petit dernier. Et, quoique les intentions fussent louables, elles nous paraissaient simplement ridicules, parce qu’on peut fort bien ordonner une maison, élever des enfants, sans se donner des airs de jongler à bras tendus avec des poids de mille kilos.

La femme ne commence à être véritablement idéale que lorsqu’elle sait oublier ses occupations multiples et ses préoccupations particulières, pour ne songer qu’à celles que le mari apporte, en rentrant, et les effacer d’un sourire.

Son domaine est bien la maison, les enfants et la cuisine ; mais son rôle est de reconquérir chaque jour, par sa grâce propre, par les charmes de son cœur et de sa beauté, un mari toujours un peu fuyant : et voilà, ma Gretchen, ce que vos K n’expriment nulle part. Et je vous avouerai qu’ils me font un peu l’effet, ces grands K majestueux, d’un dîner où quatre rôtis se suivraient, sans l’agrément des épices, sans la chatterie des bonbons et des fruits, sans la note claire des fleurs et du linge blanc. Et vous le voyez, chère cousine, en France, nos estomacs supportent mal les plats indigestes et ce