Page:Sarcey - La route du bonheur, 1909.djvu/168

Cette page a été validée par deux contributeurs.
152
la femme.

saison, la civilité, le respect et les épanchements naturels de l’amitié. Les trois mots fatidiques qui éclairent l’année naissante et l’illuminent revenaient, avec obsession, se ranger sous ma plume. « Vœux de bonheur ! », écrivais-je sans me lasser ici, là, partout. « Vœux de bonheur ! », lisais-je à mon tour, charmée que tant d’aimables présages me parvinssent des quatre coins du monde, car je garde au cœur une superstition : c’est de croire que les souhaits formés par des êtres chers ont le pouvoir merveilleux d’attirer le bonheur.

N’avez-vous pas remarqué, cousine, que les gens entourés de véritables affections ont, généralement, plus de force à se défendre, et à défendre ceux qu’ils aiment, contre les coups de l’adversité ? Il semble que les fluides sympathiques qui, précieusement, les enveloppent, aient le don d’éloigner d’eux les méchants esprits ou d’en atténuer les effets, et c’est sans doute la raison instinctive, obscure, qui pousse les tendres, et même les indifférents, à envoyer aux amis un peu de bonheur, par la grâce ensorcelée des vœux.

Je m’appliquais, en pensée, à suivre le vol de tous ces souhaits, et je tâchais d’imaginer ce qu’ils représentaient aux yeux des personnes qui en recevaient l’hommage. Je ne vous