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amitié.

justement du rayonnement de ces amitiés, sans lesquelles la vie ne vaudrait point d’être vécue ; ils comprendraient combien ce jour est, à la fois, solennel et charmant, puisqu’il se dresse — tel une oasis — entre le passé et l’avenir et répand toute la grâce des affectueux souvenirs.

Je ne crois pas qu’il soit possible de terminer une année sans jeter en arrière un coup d’œil rapide, sans passer en revue les peines qui la creusèrent… On s’aperçoit alors qu’il n’est point de chagrin que l’amitié n’ait apaisé, et point d’épreuves qui ne se puissent supporter quand l’amour d’un père, ou d’un mari, la tendresse de beaux enfants, ou d’amis fidèles, en atténuent le choc.

La femme qui, à la date fatidique, faisant le tour de ses affections, les retrouve toutes intactes, doit regarder sans crainte les trois cent soixante-cinq jours qui menacent… Ils apporteront peut-être des tourments, des soucis sans nombre : mais ils laisseront croître, avec éclat, cette fleur vaillante et brave que les tempêtes n’atteignent pas, sur laquelle le temps ajoute une perfection, et qui se nomme Amitié.

Il semble que l’amitié répande autour de celui qui en est l’objet des fluides mystérieux, dont l’action réchauffe, vivifie, épanouit… Et l’être entouré d’affections sincères est heureux