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les grands mariages.

dont s’ornera le corps de la chaste épousée. Et ce sont des petits cris d’admiration, des félicitations émues, devant ce corsage de dessous, véritable fouillis de dentelles anciennes, et cette jambe de pantalon, poème de grâce et d’élégance.

Ces divers chefs-d’œuvre de la bonne faiseuse marquent qu’on n’a point lésiné sur la dépense ; une si parfaite générosité excite l’approbation générale, et de bons parents ne sauraient y demeurer insensibles.

Plus loin, sous une vitrine, les bijoux étincellent de mille feux : rubis, émeraudes, diamants, brillent sous la garde sévère de deux sergents de ville, costumés, pour la circonstance, en hommes du monde, et qui ne quittent point des yeux les mains et les poches des intimes venus en légion… Un filou a vite fait de se glisser dans la bergerie, n’est-ce pas ? et les parents prudents ont songé à tout.

Plus loin encore, ma cousine, c’est la galerie des cadeaux, la plus délicate, la plus intéressante. On y retrouve celui qu’on eut le bon goût denvoyer, avec la carte discrètement épinglée, et il vous reste le plaisir de la comparaison : vous constatez, avec humeur, qu’au milieu de ces merveilles, il fait assez piteuse figure. Et, tandis que les accents d’Amoureuse montent en