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la jeune fille.

trousseau et des couturières et les mille et une corvées aussi traditionnelles qu’oiseuses, et qui, dans le Grand Mariage, constituent le plus doux souvenir des fiançailles ». Je veux arriver de suite au 4 à 7 sensationnel qui permet aux parents de mettre toutes voiles dehors, et d’étaler en une fois les trésors dont on dispose.

Généralement, l’exhibition se fait en musique : des tziganes aux vestes rouges, dissimulés derrière des forêts de plantes stérilisées, pleurent, sur leurs violons, des valses lentes qui prédisposent à l’attendrissement. Un buffet, somptueusement servi, est là pour ranimer les estomacs sensibles : et la maîtresse de céans, en toilette de cérémonie, fait les honneurs des cadeaux dont sa fille fut comblée. Les amis, les gens que l’on connaît et ceux qu’on ne reconnaît même pas, — nous avons tant de relations, ma chère ! — passent dans un défilé ininterrompu, serrent des mains au hasard et s’engouffrent dans les salles d’exposition.

Ici, en belle place, les gages d’amour offerts par le fiancé : la corbeille débordante de présents qui valent des fortunes et donnent du futur mari, l’impression la plus favorable. — Là, le trousseau ! vous pensez, ma cousine, qu’il est à peu près indispensable qu’on savoure les pièces intimes, frou-froutantes et vaporeuses,