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la jeune fille.

j’en veux venir, — croyez-vous qu’il soit possible d’imaginer rites plus ridicules que ceux dont on accompagne, dans le monde, les cérémonies préparatoires du mariage ? Vous entendez bien qu’il n’est point question ici de ces vulgaires unions, sans importance ni qualité, que l’amour seul décide. — Non ! il s’agit du Grand Mariage, trompette avec fracas dans les milieux chics ; et vous sentez, cousine, tout ce que ce qualificatif de Grand ajoute de hauteur, et même de poids, au mot Mariage.

Un mariage n’est susceptible d’être promu à cette dignité supérieure, et ne mérite l’épithète qui l’anoblit, qu’accompagné de certaines circonstances dont vous n’avez sans doute pas le secret, pauvre ignorante ! mais que je me fais une joie de vous révéler. Apprenez donc qu’il a ses formules, ses obligations, ses pompes et ses gloires, et doit — c’est le point capital — être célébré dans des ruissellements de soie, de diamants, de lumières, de musiques, de fêtes, de cadeaux, de fleurs, et — pardonnez-moi l’expression un peu vulgaire — de fla-fla.

Un grand mariage sans fla-fla n’est plus un grand mariage, ma cousine ; il ne laisse point, dans l’esprit, cette impression de richesses follement répandues et reçues, d’une allure si distinguée et d’une indication si sûre pour le