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préface.

comme s’il devinait que votre amour lui eût rendu la vie ; un anniversaire que vos chéris fêtèrent avec des vers délicieusement naïfs et gauches, et tendres, un jour que leur bourse était à sec.

Tenez, cousine, il me revient un souvenir de bonheur que je vais vous dire, car vous en fûtes l’objet.

J’écrivais, dans les Annales, une de ces lettres que vous avez coutume de lire et qu’à cette époque je signais du pseudonyme tout court de « Cousine Yvonne ». Après en avoir pris connaissance avec votre indulgence habituelle, vous me dépêchâtes un petit billet disant à peu près ceci :

« Ne seriez-vous pas, par hasard, la fille de l’Oncle ? Dans votre manière de penser et décrire, je retrouve un peu du bon sens et le tour d’esprit de notre cher Francisque Sarcey, que nous avons tant aimé. »

Ce jour-là, cousine, votre lettre trembla dans ma main, et je ressentis une de ces joies profondes qui vous soulèvent d’émotion et vous mettent des larmes de joie dans les yeux.