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la jeune fille.

Et, cependant, sa pensée était mélancolique et toujours il songeait :

— Triste, disait-il, est le livre qu’on ne feuillette pas à deux, triste est la maison que n’éclaire point le sourire d’une femme aimée, triste est le bonheur lorsqu’il n’est pas partagé.

Et, de toutes ces tristesses, il fit une belle lettre qu’il envoya à la cousine de Juliette, qui se trouvait être aussi la sienne.

Et il lui confia, dans des termes fort touchants, que, ce qu’il désirait le plus au monde, c’était que Dieu lui donnât une compagne douce, sage et bonne, qui fût ornée des grâces de l’esprit et dont le visage reflétât les beautés du cœur.

De richesse, il n’en avait cure, gagnant largement sa vie dans un honnête métier, et possédant un patrimoine suffisant pour lui, l’épouse et la nichée.

Ainsi s’exprima le digne homme.

Or, comment supposez-vous que se termina l’aventure ? Vous vous imaginez, sans doute, que le riche pharmacien épousa la jeune fille pauvre, qu’ils furent très heureux et eurent beaucoup d’enfants ?

Que nenni !… Et je vous donne en cent, en mille, en dix mille, à deviner ce que la jeune personne répondit.