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préface.

tout à fait néfastes à la santé de leur âme. On leur raconte qu’elles sont au monde pour s’amuser, et elles le croient ; que Dieu les marqua pour être l’objet de l’adoration des hommes, de l’admiration des femmes, et elles en demeurent persuadées. On leur enseigne qu’il faut cogner à droite, pousser à gauche, pour s’arroger la meilleure place et cela ne suscite dans leur esprit aucun doute ; enfin, on leur répète, sans se lasser, que la fortune est la base la plus solide, la plus honorable du mariage et du bonheur. Et lorsqu’on les a démoralisées jusqu’aux larmes, jusqu’aux moelles, jusqu’au sang, on s’étonne qu’elles ne sachent pas construire des foyers heureux, ni donner le bonheur, ni le retenir entre leurs mains maladroites, ni même le distinguer, et qu’elles désertent une route qu’elles ne connaissent pas et qui leur fait peur…, la route un peu montante, un peu caillouteuse, mais si lumineuse et belle du bonheur.

…Cousine, en repassant quelquefois le cours de votre vie, vous êtes-vous demandé