Page:Sapho - Le tutu, mœurs fin de siècle, 1891.djvu/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
85
MŒURS FIN DE SIÈCLE


nes ! une noce qui a duré sept cents ans ! Quelle biturée ! Vous n’avez pas idée de ça, vous autres, vous vivez là-bas comme des pékins. Lorsqu’il vous arrive de godailler une seule nuit, vous avez mal aux cheveux le lendemain.

Après un moment de silence :

— Mon cher, mon paradis est un vrai bordel, je suis désespéré, c’est pire que le théâtre de Bordenave ; autrefois, les Vierges étaient foujours prosternées à mes pieds ; aujourd’hui, elles se fichent de moi, elles me font des queues. Il y en a même qui ne veulent plus coucher avec moi, elles préfèrent des vieux, comme ce cochon de Saint-Pierre et cette fripouille de Jésus-Christ. Encore un qui a mal tourné, Jésus-Christ. Il vieillit abominablement ; c’est un fils ingrat. Je le foutrai un jour à la porte, nom de Moi.

Il continua de bougonner encore pendant quelques instants ; puis, quand il eut fini de se curer les doigts de pied, il prit Mauri par le bras.