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MŒURS FIN DE SIÈCLE


sait des rasades de Kummel et de Chartreuse, parce qu’elle ressentait encore un peu de fourmillement à la molaire droite supérieure, ou plutôt inférieure, elle ne savait plus au juste ; enfin, c’était du côté droit. Elle contait sa visite à sa modiste pour un retapage de trottin, puis à son marchand de parapluies, pour un changement de manche à son en-tout-cas. Elle avait le parler un peu gnan gnan. Souvent, lorsqu’elle reprenait sa respiration, elle passait sa langue dehors, comme une petite gamine qui récite une leçon de catéchisme.

Le mariage fut arrêté pour les premiers jours d’octobre. Hermine apporterait en dot sept cent mille francs en billets de banque ; Mauri n’apporterait rien, mais sa mère lui meublerait son appartement et l’on tâcherait, en attendant, de lui trouver quelque chose. D’ailleurs, il devait aller s’assurer de l’existence des filons d’argent à Monte-Rubio. Cela lui ferait toujours une occupation.