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MŒURS FIN DE SIÈCLE

— Tu peux demander à la Pondeuse, elle est justement là. J’ai couché avec elle pendant je ne sais combien de jours ; puis, j’ai couché avec la grande noire, du Marais ; puis, j’ai couché avec Gigitte.

Et il compta sur les doigts : il avait couché avec quatre-vingt-deux femmes, en un mois ! Sa mère ravie, l’écoutait en buvant ses paroles :

— Tu dois faire erreur, Mauri, pense donc, quatre-vingt-deux femmes !

Il recommença ses calculs, et il en trouva quatre-vingt-dix-huit et demie.

— Enfin, dit-il, à cinquante près, je suis d’accord avec moi-même.

Elle lui prit les mains, le regarda dans les yeux, et le repoussa.

— Si tu me trompes, prends garde à toi. Je t’adore, parce que tu ne ressembles en rien aux autres hommes. Tu es un déséquilibré, tu ne comprends pas la supériorité de ton es-