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MŒURS FIN DE SIÈCLE


rouge… J’en suis sortie pour entrer au ballet de l’Éden. Nous déjeunons ensemble, pas ?

Peu jolie. Un timbre de voix clair, magnifique. Des cheveux noirs trop touffus. Un corps impeccable de forme. Une démarche nette, en dehors, lascive. Bien chaussée, des dessous propres, un parfum de femme honnête s’en dégageant. Elle lui prit le bras, et d’un ton heureux :

— Te rappelles-tu ?

Non, il ne se rappelait pas. Un leitmotif de la Walkyrie le préoccupa, et en essayant de le chanter, il fredonna une valse de Bullier. Encore malade ? Il lui dit :

— Je voudrais bien savoir, madame, comment il se fait que nous nous trouvions précisément ici, à onze heures vingt-sept minutes du matin.

— Mais tu m’y avais donné rendez-vous. Tu m’avais dit avant-hier : Sois-là. J’y suis. Voilà tout.