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MŒURS FIN DE SIÈCLE


habitants. Il dit au directeur : « Je vous connais, je vous ai vu, c’est un éblouissement, je connais votre femme, ainsi que vos employés ; depuis toujours, je sais qu’il y a là un calendrier, ainsi qu’une branche de buis là, dans le coin ; je vous assure que ce canapé usé m’est familier. Suis-je fou ? Ou l’êtes-vous ? » Le versement des cent mille francs ainsi que la rédaction de l’acte d’association avait été fait chez le notaire de la famille, la veille. Mauri ressentait un froid dans la tête, un froid qui lui glaçait le cerveau. Il fut étonné de l’ahurissement du directeur, de sa femme et du personnel. Des épreuves encombraient une table, il les parcourut, et bien qu’il ne connût aucun signe de correction typographique, il signala par un déléatur une lettre en trop dans un mot. Il se leva, discuta l’opportunité des publications en préparation, et s’écria : « C’est un métier très facile, je vous laisse, j’ai autre chose à faire. » Le froid de la tête s’accentuait.