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MŒURS FIN DE SIÈCLE

— On vous croirait de la famille des fils télégraphiques. La politique, hein ?

— Un peu, ça et le reste. Où diable perchez-vous donc ? J’ai dû déposer tout mon fourniment à l’hôtel. Je voulais vous faire une surprise en ne vous prévenant pas, et mon plaisir est gâté.

— Je suis heureux de vous voir. J’espère que vous allez pouvoir débarrasser l’endroit de la présence d’un personnage dont la vue m’horripile à tel point que j’étais sur celui de partir. Vous savez, l’homme au nez de chameau… Comment l’appelez-vous ?

— Jardisse ?

— Parfaitement. Je ne puis faire deux pas sans être affligée de sa rencontre. Dieu, que je le hais ! Ah, le hais-je ! le hais-je !

Elle ajouta :

— Puisque vous êtes descendu à l’hôtel, restez-y : à quoi bon venir chez moi ? Nous ne couchons jamais ensemble. Nous déjeune-