Page:Sapho - Le tutu, mœurs fin de siècle, 1891.djvu/259

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
250
LE TUTU


trafiquent de leurs charmes, là-bas, sont des étrangères malades que l’ennui des traitements chasse de leurs pays. Elles sont infestées et elles infestent les autres. J’en suis la preuve.

— Il vous fallait aller au bordel, monseigneur !

— Mais il n’y a pas de bordels, à Londres, chère madame.

— Vraiment, pas le moindre petit bordel ?

— Pas un.

— Mais s’il n’y a pas de bordel, il n’y a rien du tout, alors, dans cette albionesque capitale.

— Vous l’avez dit, ma chère. Les bordels, on les a supprimés depuis dix ans, afin de combattre la prostitution, et de forcer les jeunes gens à se marier. C’est à un lord du parlement qu’est due la disparition des maisons de tolérance. Ce lord était un modèle de chasteté, les dérèglements l’énervaient, son rêve était l’universalité de la Vertu. C’est pro-