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MŒURS FIN DE SIÈCLE

Il dit à sa mère :

— Tu t’es associée avec des coquins pour fabriquer de la fausse monnaie, et je pourrais, d’un mot, ordonner la cessation des poursuites. Oui, je le ferais, si je ne t’aimais pas. Dans l’état actuel de l’amour qui nous unit, te faire de la peine sera pour moi une volupté extrême. Car, en te voyant malheureuse, mon amour pour toi grandira ; je voudrais te faire subir un raffinement de cruauté qui me permît d’atteindre à la plus grande somme possible de bonheur. Tel, te couper un membre, ou te forcer à boire de la fonte en ébullition ; je voudrais te voir te tordre dans les convulsions de la plus atroce souffrance. Je serais si heureux ! Et après, quels transports, quelle ivresse ! On s’aimerait bien mieux ! L’homme est si content quand il peut faire un peu de mal à ses semblables. Et surtout à sa mère !

Alors, il se préoccupa de la marche de l’instruction. Il donna lui-même des ordres pour