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MŒURS FIN DE SIÈCLE


que vous assistiez à cet événement qui me fait honte. Me pardonnez-vous ?

— Je vous absous, monsieur. Et vous ?

— Moi ? que voulez-vous dire ?

— Rien. Dites-moi donc, Monsieur, est-ce que, ministre d’occasion, vous vous figurez que c’est arrivé ?

— Ne plaisantez pas avec la politique. Aujourd’hui, celui qui n’a pas été ministre ou quelque chose d’approchant, n’est rien : coupons court à cet entretien, s’il vous plaît. J’ai du lait dans l’estomac. Si le monde diplomatique savait cela, il se ficherait de moi. Nous avons le bonheur — ou le malheur, comme vous voudrez — d’assister à la fin, à l’agonie d’un siècle dont l’état de fièvre cérébrale ne sera plus jamais atteint. Réjouissons-nous. Allez à Mers, j’allaiterai l’enfant de Mani-Mina. Et ne vous pochardez pas trop, n’est-ce pas ? Ne volez plus rien non plus. Et n’essayez pas davantage de tuer.