Page:Sapho - Le tutu, mœurs fin de siècle, 1891.djvu/233

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
224
LE TUTU


ne donnait pas d’argent à son fils, c’était celui-ci qui lui en donnait. Et chaque fois, ses exigences devenaient plus grandes, de telle sorte qu’acculé, Mauri dut un jour recourir à la bourse de sa belle-mère. Madame Israël ne fut point récalcitrante, son gendre était ministre ; pouvait-on refuser quelque chose à un ministre ? Cependant les saignées hebdomadaires pratiquées dans ses finances finirent par l’étonner, et elle se rendit rue de Rennes, auprès de sa fille, afin d’en avoir le cœur net. Elle y rencontra madame de Noirof qui lui sauta dessus, lui cracha dans l’oreille, lui administra une maîtresse tripotée en lui disant : « Tiens, chamelle ! tiens, pourceau ! tiens, phénomène !» Cette dernière insulte quatre-fers-en-l’aira madame Israël ; elle déguerpit, et ne se montra plus. Et elle ne délia plus les cordons de sa bourse.

Mauri eut la fantaisie de faire demander le casier judiciaire de ses beaux-parents, et il en