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MŒURS FIN DE SIÈCLE


tune. Dans son ignorance, elle s’intéressait surtout aux sciences se rapportant à l’exploitation des mines. C’était pour cela que son fils Mauri avait suivi les cours de la Centrale. Lorsqu’il rentra, exténué, du boulevard de Montrouge, elle lui dit simplement : « Tu es un homme perdu, » et ne pleura point. Elle ne lui fit aucun reproche, tout se passa avec dignité. Lui s’étendit dans une chaise-longue, bafouilla un peu, inventa une histoire d’étudiants, une nuit coulée dans les sous-sols des Halles, pour célébrer dignement l’anniversaire de la mort d’un camarade.

— Tu comprends, on a rigolé un peu. Il y avait là un tas de gens bizarres, des filles publiques, des voyous, des littérateurs. On a chahuté. C’est la première fois que ça m’arrive, il faut un commencement à tout. Il ajouta :

— Il me semblait que j’avais quelque chose à te dire.

Et il chercha dans sa tête, écoutant distrai-