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LE TUTU


laquelle on renfermait les parfums et le linge fin ; la cordelière, dont elle se ceignait ; le sac, qui servait de housse au fauteuil entre les bras duquel elle posait la divinité de sa personne ; la poulie, que l’on faisait fonctionner en attachant, au bout d’une ficelle, un mannequin en pain d’épices. Afin de rendre plus véridique le lieu du crime, Mauri s’était procuré du sang de porc, et il en avait éclaboussé le mur et le parquet. Des crânes et des ossements décoraient les plafonds ; et un jour sombre, sombre comme la Conscience de l’Homme, donnait à l’appartement un aspect de sépulture.

Ils éprouvaient une ivresse suprême à se retrouver là, tous les vendredis et les treize de chaque mois. Mauri arrivait le premier ; il fermait les persiennes et allumait les lanternes en verres verts, suspendues au moyen de boyaux humains, desséchés. Cela fait, il dressait le couvert, mettait sur la table leur