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LE TUTU


en consommant des boissons de douze ou quinze sous. Régulièrement, il perdait de quinze à vingt louis dans son après-midi ; il rentrait alors, sur les quatre heures, pour empocher la galette qu’elle lui apportait.

Le logement donnait sur la rue d’Assas, en face l’hôpital d’accouchements. On y entendait distinctement les cris proférés par les malheureuses auxquelles la science faisait pisser les graines de vieillards qu’elles portaient en elles. C’étaient des cris de chats sauvages, de chiens enragés, des hurlements de bêtes antédiluviennes, qu’aucun génie n’aurait pu noter sur une portée de musique. De temps à autre, dans l’intermittence de ces bruits, naissaient les premiers vagissements des enfants ; des têtes d’internes se montraient aux fenêtres, entre deux brocs de tisane. Et des bouffées pharmaceutiques, apportées par le vent de l’est, empestiféraient le quartier.

Elle rangeait un peu le taudis, où toujours