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LE TUTU


Mina n’urinerait-elle jamais son petit ?

De temps à autre, il faisait une apparition rue de Rennes. Il surprit un soir sa femme dans un costume bizarre : elle s’était fait confectionner un habit de ministresse, et elle essayait de danser la gigue, avec un tutu par-dessus son habit : le tutu de Mauri. Celui-ci la contempla vachement ; Hermine avait toutes les peines du monde à se mouvoir, elle se soulevait, retombait rhinocérossement, avec des allures de tonneau ambulant, ou plutôt d’hippopotame en mal d’enfant, ou mieux encore de guernouille en état d’ébriété.

— Je vous croyais plus rassise, madame.

— Je fais un peu de gymnastique, monsieur le ministre. Je suis énervée, d’ailleurs ; votre mère est venue me faire une scène : elle me reproche une coquetterie susceptible de vous rendre amoureux de moi, elle s’est trouvée ici avec madame Israël, et elles se sont crêpé le chignon. Vous devriez bien mettre ordre à