Page:Sapho - Le tutu, mœurs fin de siècle, 1891.djvu/173

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
164
LE TUTU


qu’il est bien de toi. S’il vient à terme, tu en prendras soin ? Je voudrais une promesse, avant de mourir. Mon Dieu, mon Dieu, quel malheur !

Une toux sèche scandait ces lamentations.

— J’en aurai soin, je te le promets. J’ignorais que tu étais enceinte. Tu aurais dû faire passer ça.

— Non, puisque je dois mourir bientôt. Je goûterai au moins les plaisirs de la maternité. Je verrai notre enfant. J’accoucherai dans une huitaine. Et quand il aura quinze jours, je mourrai. Quel malheur, mon Dieu !

Les trois femmes avaient les oreilles collées contre la porte. Un enfant ! Ce cochon d’homme avait fait un enfant à une femme ! Et il la recevait sous le toit conjugal ! Elles perçurent des bruits de baisers avec un remuement de pièces d’or. Il lui donnait de l’argent ! Pour faire ses couches, sans doute. Et il prendrait soin de l’enfant !