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LE TUTU

Et il la narra.

Sa mère eut un jour une grande distraction.

Ce jour-là, elle occupait un coupé dans l’express d’Ostende à Bâle.

Absorbée par la magnificence du panorama qui se déroulait autour d’elle, elle se rappela, la nuit tombante seulement, que, depuis le matin, elle avait doté la terre d’un mortel de plus.

Elle déposa un baiser sur la face rubiconde de son enfant, un garçon, très laid comme tous les nouveaux-nés, pourvu de longues petites jambes qu’il remuait continuellement en se cramponnant aux seins de sa nourrice, une forte fille de la campagne qui avait eu des malheurs et qui possédait l’étrange manie d’égarer tout ce qu’elle touchait.

Arrivées en Suisse, les deux femmes se trouvèrent fort en peine, elles n’y rencontrèrent point M. Noirof. L’hôtelier du Pic-Ardent, où