— Mais c’est ta femme, voyons ; es-tu malade ?
— Je vous assure que vous perdez tous le nord. Jamais, je ne me suis marié. Je commence à vivre ; mon âge m’est inconnu. Et si je suis vieux, il y a longtemps que je repose ici, couché dans ce lit que je vois pour la première fois.
Il regardait autour de lui ; à chaque scillement, les objets lui paraissaient de plus en plus nouveaux. Il ne reconnaissait plus la Pondeuse. Il ne se reconnut plus lui-même.
— Je voudrais pourtant bien savoir qui je suis.
Il reprit le journal : il ne pouvait plus lire.
— Apprenez-moi donc l’alphabet !
Et il ajouta :
— À quoi bon, puisque tout cela ne sert à rien. N’importe, je voudrais bien savoir ce qu’il faut faire pour vivre.
Sa crise le reprenait. Il lui survenait, ainsi,