Page:Sapho - Le tutu, mœurs fin de siècle, 1891.djvu/131

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
122
LE TUTU

— Mais c’est ta femme, voyons ; es-tu malade ?

— Je vous assure que vous perdez tous le nord. Jamais, je ne me suis marié. Je commence à vivre ; mon âge m’est inconnu. Et si je suis vieux, il y a longtemps que je repose ici, couché dans ce lit que je vois pour la première fois.

Il regardait autour de lui ; à chaque scillement, les objets lui paraissaient de plus en plus nouveaux. Il ne reconnaissait plus la Pondeuse. Il ne se reconnut plus lui-même.

— Je voudrais pourtant bien savoir qui je suis.

Il reprit le journal : il ne pouvait plus lire.

— Apprenez-moi donc l’alphabet !

Et il ajouta :

— À quoi bon, puisque tout cela ne sert à rien. N’importe, je voudrais bien savoir ce qu’il faut faire pour vivre.

Sa crise le reprenait. Il lui survenait, ainsi,