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MŒURS FIN DE SIÈCLE

Le bottier s’avança : c’était justement celui de la famille Israël, c’était chez lui que Mauri avait commandé les souliers de noces de Hermine. Noirof devint cramoisi.

— Ne craignez rien, M. de Noirof, je sais ce que c’est, je ne dirai rien.

Et voyant l’embarras du jeune homme, il voulut se retirer, mais la Pondeuse le retint ; on allait boire un madère tous ensemble. Une voisine entra, Mlle Jeanne, une camarade de planches. Et l’on trinqua gaîment. Mauri était toujours couché. Une femme de ménage arriva à son tour, avec un bol de chocolat.

— Le chocolat du Planteur, mon chéri ! Ça n’est guère de circonstance…

Il se l’ingurgita néanmoins, tandis que les autres se payaient une deuxième tournée de Madère. Mauri aurait voulu se trouver à cent lieues ; la chambre s’emplissait peu à peu de femmes qui venaient admirer la paire de chaussures et reluquer le miché ; deux cocot-