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LE TUTU


mordillait la barbe, le chien jouait à cache-cache avec le cochon d’Inde sous ses aisselles, et le lézard lui courait le long des mollets. Quant à elle, elle roupillait en manière de soufflet de forge, et il lui survenait de fréquents cauchemars. Elle criait : « En scène, mesdemoiselles !… Un bifteck à l’as !… Vive l’Empereur !… », ce pendant que, dans les chambres voisines, des craquements de boiseries attestaient des luttes amoureuses qui se renouvelaient sans cesse.

Le matin, on frappa à la porte : c’était le bottier, qui apportait les chaussures de mademoiselle. La Pondeuse le fit entrer dans la chambre à coucher.

— Il vous faudra les garder, je n’ai plus le sou, à moins qu’il ne veuille bien me les offrir, lui.

Et s’adressant à Mauri :

— Tu veux bien, dis ? C’est cinquante francs. Regarde, comme elles sont jolies !